mercredi 9 juin 2010

Berceuse pour rester endormi

Le matin se lève trop tôt 
Je dois continuer à rêver 
Pour échapper à mon lot
D’ambitions et de buts brisés 

Le réveil-matin lance un cri 
Pour m’expulser du silence
Auquel j’ai été bien blotti
On a détruit mes romances

Je regarde de ma fenêtre 
Les sales crétins qui se jettent 
Froidement de tout leur être 
Vers leur sort qui les guettent 

Chaque jour ils vont gagner
Ce qu’on appelle un salaire
Ils ne peuvent se délaisser 
Du stress grugeant leur chair 

Je les regarde avec mon air 
Fataliste qui ne comprend pas
J’observe la fatalité débonnaire 
De ma tête qui ne comprend pas 

Et encore une autre journée 
Juste une journée ordinaire 
 Un autre foutu jour à excuser 
Le monde où je dois me taire 

Ce n’est qu’une journée américaine 
Ce n’est qu’une journée ordinaire 

Je chausse mes gros souliers
Ces enclumes qui me bloquent 
Et qui font reculer la société
Ceux dont en secret je me moque 

La voiture crache ses paroles
Pour créer le silence de l’ozone 
Trafic solitaire où s’immolent
Les bolides pollueuses riant jaune 

Au travail je vois mes collègues 
 Faire un concert de commérage
Sur la secrétaire qui rend bègue 
Les chanteurs polissant plumage 

Mon patron jette ses yeux bleus 
Bleu eau d’une grosse tempête
Les yeux se mettent rouge feux
Pour promouvoir son air bête

Après le boulot voici le métro
Celui où un pauvre gars saoul 
Ressentait qu’il était de trop
Et qui va dans la gueule du loup

Je le regarde avec mon air
Fataliste qui ne comprend pas 
J’observe la fatalité débonnaire 
De ma tête qui ne comprend pas 

Et encore une autre journée 
Juste une journée ordinaire 
Un autre foutu jour à excuser 
Le monde où je dois me taire

Ce n’est qu’une journée américaine 
Ce n’est qu’une journée ordinaire

Ce qui est extraordinaire :
Les faux espoirs de son 
Petit monde de misère 
J’aurai du resté couché et m’étouffer avec mon oreiller… 

Écrit en hiver 2009

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire