Faudrait que j’aille le pied marin
Mais le mal de mer me fait couler
Et m’oblige à ronger mon frein
Les requins grugent mes trésors
Arielle me dit qu’elle a mal à la tête
Pendant que la sirène interdite s’endort
Mon portefeuille me dit « Arrête ! »
Faut pas jeter l’encre dans l’eau de bain de bébé…
Dans l’océan perdu des éternels néants
Se dévoileront un jour les tempêtes tropicales
Celles qui se jetteront sur le paquebot conjugal
Celles qui rejetteront sur nous des pintes de sang
Je me noie tout seul parmi les belles pieuvres
Avec elles je deviens le majestueux Jupiter
Diriger une Grosse pomme me donne des airs
Et permet à la mienne d’accomplir son œuvre…
Faut pas jeter l’encre dans l’eau de bain de bébé…
Soudain sort des marécages les gros et sales veaux
Qui font actionner leurs assourdissantes sirènes
Mon chien est mort et le poisson sort de l’eau
Et je fais naufrage dans le sombre bateau de la gêne
Arielle je sens l’amère inondation dans tes yeux
Je voudrais effacer à tout jamais mes torts dans les feux
Mais je dois apprendre avant à trouver une bouée
et subir la vague de colère des gens que j’ai bafoué.
Faut pas jeter l’encre dans l’eau du bain de bébé
La puissance ne permet pas l’immunité perpétuelle
Elle ne fait que donner l’illusion qu’être cruel
offre la permission de baigner n’importe où
jusqu’à ce qu’on se fasse bouffer par les loups
Revenir sur Terre me fait plonger dans la marre
du regret et de la honte où je dois désormais loger
Arielle ne viens pas là-bas avec moi pour y pleurer
On a vécu trop longtemps dans l’illusoire…
Faut pas jeter l’encre dans l’eau du bain de bébé…
Écrit en mars 2008